lundi 25 octobre 2010

Larges épaules

Ca vient de me sauter à la figure.

J'ai un homme à la maison qui n'en fait pas des masses, vous le savez.
Il se trouve toujours de bonnes âmes pour me dire que je devrais un peu lui foutre des coups de pieds au derrière, que je me laisse faire, bla bla bla, qu'être parents à deux, c'est être parents.... à deux.

Les belles leçons.

Sauf que je viens de me rendre compte que ce sont exactement les mêmes bonnes âmes charitable qui m'ont expliqué en 2007-2008 que si je n'étais pas enceinte, c'était purement psychologique.
Quand je disais que c'était un peu facile et que c'était faire peser lourd sur les épaules des pauvres femmes que de toujours mettre ça sur leur psychologie à elles, on me répondait presque avec condescendance : "non, non, ne te sens pas jugée, ce ne sont pas des reproches, juste un constat..."
Efficace, non ?
Rien de mieux pour déculpabiliser des âmes déjà fortement destabilisée par le constat de leur fertilité hasardeuse.

Ces derniers temps, je ne sais plus si je l'ai déjà dit, mais comme on en a ras le bol de répondre aux questions des gens sur le petit deuxième, on clôt le débat en disant que c'est la nature qui fait que non, pas de petit deuxième en route pour le moment.
Ca a le mérite de généralement faire changer de sujet.
Tant pis pour la gêne évidente des gens qui reçoivent cette information.

Mais voilà que revient le spectre de la psychologie de la femme qui empêche bébé 2 de venir faire son nid.

Ca m'avait déjà sérieusement gonflée.

Mais quand en plus une de ces personnes vient me mettre en pleine tête que les soucis de santé de mon fils viennent probablement de mes propres angoisses, alors là, je n'arrive plus à me taire.

Non mais ça va bientôt s'arrêter ce cercle infernal ?

On est parents à deux, mais tous les soucis viennent de la femme ?

Ca ne choque personne ça ?

Alors je résume les propos d'une seule et même personne :
- dis, faudrait peut-être que tu remues ton homme là, qu'il fasse aussi un peu quelque chose à la maison !
- dis, tu sais que c'est sûrement purement psychologique que tu n'arrives pas à faire de bébé ?
- dis, tu sais que si ton fils a des soucis, faudrait peut-être que tu soignes tes angoisses pour le soigner aussi ?
- dis tu sais que si tu n'as pas de deuxième bébé, c'est à cause de toi ?

Hé mon gars, t'as pas l'impression que tout tourne autour de moi là ?

Alors ne t'étonne pas que je ne te réponde plus quand tu aborderas les sujets personnels, d'accord ?

Non mais c'est un monde ça !

Je n'aurais pas mieux dit

"Vous dites : c'est fatigant de fréquenter les enfants.
Vous avez raison.
Vous ajoutez : parce qu'il faut se mettre à leur niveau, se baisser, s'incliner, se courber, se faire petit.
Là, vous avez tort. Ce n'est pas cela qui fatigue le plus.
C'est plutôt le fait d'être obligé de s'élever à la hauteur de leurs sentiments. De s'étirer, de s'allonger, de se hisser sur la pointe des pieds. Pour ne pas les blesser."
Janusz Korczak

Avec un immense bisou d'amour à mon petit être merveilleux.
Je ne laisserai jamais qui que ce soit dire des choses méchantes sur toi.
Pas tant que tu ne les mériteras pas en tout cas.
Au diable les incompétents, les faibles, les insensibles et les ignares.

Je t'aime.

jeudi 21 octobre 2010

Vrac en bazar

Tous les jours, je veux écrire plein de choses.
Tous les jours, je me couche en me disant que je n'ai encore pas eu le temps.

Je le prends vite fait aujourd'hui, pour au moins me sortir tout ça de la tête.

- mardi soir, j'ai tué une biche. Et l'aile avant gauche de ma voiture (+ les phares, la porte, etc...)...
Il faut que j'arrête de me demander si cette jolie bête avait des petits qui la cherchent depuis deux jours en pleurant dans le bois.

- hier après-midi, mon fils a provisoirement arrêté de respirer, il a provisoirement perdu connaissance, il est provisoirement devenu bleu.
Tout ça sans qu'on ne sache pourquoi.
Il faut que j'arrête de me demander à chaque instant s'il ne va pas recommencer quand personne n'est là pour le voir.

Voilà pour le négatif.

Le reste ?

- j'ai envie de couleurs. Moi.
Moi, la fille en noir qui vit dans une maison d'une sobriété taupe et beige poussée à son extrême.
Je vais faire une chambre à mon petit garçon avec des couleurs pétantes.
Pas sur les murs, non, faut pas pousser.
Mais je veux du rouge, du jaune, du vert, du bleu.
De la couleur.
Et même pour moi. J'ai acheté un manteau.... bon, le fond est noir, là non plus, faut pas pousser.
Mais il est plein de fantaisie quand même.
Du bleu, du brillant, des dessins.
Et à mon bureau aussi je veux de la couleur.
Mais là, ça va être plus difficile....

- mon homme m'a épatée. Lui qui n'est jamais capable de prendre une décision (je ne parle pas là de son boulot, mais de notre vie à nous) sans tergiverser pendant des jours, des mois, sans me demander de décider.
Et ben hier, aux urgences pédiatriques, il a décidé tout seul, sans avoir besoin de plus réfléchir ni de me consulter.
Il a décidé tout seul que non, il ne voulait pas que son fils soit hospitalisé, et que oui, il signerait une décharge pour pouvoir le ramener à la maison.
"il a déjà assez de soucis à dormir comme ça, il est hors de question qu'on lui impose ça, alors que ça ne changera strictement rien qu'il soit chez vous ou dans son lit cette nuit, si ce n'est qu'il ne sera pas sur place demain matin pour les examens qui restent à lui faire."
Et il a dit tout ça sans broncher et plein d'assurance et de fermeté au titulaire que l'interne avait fait venir quand il avait dit une première fois qu'il refusait l'hospitalisation.

Waouw. Je t'aime toi.
Même si ça m'a fait un peu peur de le ramener en ne sachant pas.

- mon fils est une merveille de la nature.
Il est débordant d'énergie, il sourit et rigole à la vie, ne tient pas en place, fait le fou tout le temps.
Et pourtant, hier, le temps des examens, il a été exemplaire.
Il a contemplé sagement les médecins lui poser des électrodes, des bracelets bizarres aux chevilles et aux poignets, il a encaissé sans broncher les deux longues minutes de charcutage de son bras à la recherche d'une veine, il a levé les bras et pris les positions demandées pour les radios.
C'est un phénomène ce petit garçon. Une force de la nature.
Je l'aime, mais même moi je n'arrive pas à comprendre à quel point je pourrais exploser tellement je l'aime.
Et puis voilà qu'en plus maintenant, je l'admire.


Mon coeur de maman a un peu peur, mais il est gonflé de fierté.

mardi 5 octobre 2010

Mais que veux-je faire ?

Pourquoi aujourd'hui je me torture l'esprit avec ce type de question ?

Deux pistes :
- parce que je suis en pleine période ovulatoire, que par conséquent, j'ai littéralement envie de sauter sur tout ce qui bouge, et que j'essaye donc de détourner mon attention de ces envies complètement ingérables ;
- parce que j'en ai marre de soigner les bobos de tout le monde qui débarque dans mon bureau avec des états d'âme qui sont tous trop les mêmes.

Je les comprends ces états d'âme, j'ai à peu près les mêmes.
Mais j'en ai marre de ne plus savoir quoi leur répondre sans me répéter, marre de faire un métier qui n'est pas le mien, marre d'avoir à gérer ça parce qu'UNE personne, une seule, fait sa crise de "je suis aigri comme pas possible parce que je sens bien que ma carrière politique touche à sa fin et que je n'ai pas eu ce que je voulais avant le clap de fin".

Bref, mais je m'égare.
Cet homme-là a au moins le mérite de me faire me rendre compte que finalement, non, je ne sauterais pas tout à fait sur tout ce qui bouge. J'ai des limites quand même.
Ouf.


Donc je disais.
Ce que je voudrais faire.
Je me sens tellement girouette que j'en ai le tournis.
Je voudrais être, dans le désordre :

- directrice de crèche
- pilote de rallye
- instit en maternelle
- femme au foyer
- directrice d'hôpital
- directrice de maison de retraite
- psychologue (ou autre truc commençant par psy d'ailleurs)
- journaliste
- écrivain
- sociologue
- ..........


Et cette liste ne date pas d'hier.
Y a bien deux trois trucs que je pourrais raisonnablement rayer parce qu'il faudrait recommencer tellement d'études que....
Mais en même temps, j'ai beau faire, je me dis que c'est se mettre des barrières où il n'y en a pas.
Je peux très bien arrêter de travailler et me mettre à apprendre tout à fait autre chose.
Sans compter qu'avec mes diplômes, je dois avoir quand même quelques équivalences par ci par là.

Mais je suis là, je ne fais rien pour changer, j'attends.
Comme si tout ça allait se décider tout seul à ma place.
Comme si j'en avais marre de décider, de faire des choix.
Comme si j'avais envie que tout se fasse tout seul, pour une fois.

J'ai pas fini d'avoir le tournis.

vendredi 1 octobre 2010

Message personnel

Je sais, ce n'est pas bien d'écrire son courrier perso sur un blog. Mais je ne sais pas où le faire, alors voilà.
Et puis, c'est quand même un peu chez moi ici, alors je fais un peu comme je veux !

Je sais aussi que c'est facile de dire à quelqu'un qu'on l'aime quand on est à des milliers de kilomètres. Que ça n'engage à rien.
Pourtant, ce ne sont pas là des mots jetés en l'air pour voir si un souffle les portera où l'on voudrait les voir aller.
Ce sont des mots plein de leur vrai sens.

Ma belle, j'ai déjà utilisé cet espace pour te faire passer des messages quand tu me manquais trop (trop la flemme de chercher les liens des billets en question, tu me pardonnes ?).

Je ne sais même pas vraiment quoi te dire, juste.....

Je ne mesure pas l'ampleur de ton désespoir, des tes angoisses, je ne peux qu'essayer d'imaginer.
Mais on ne sait pas tant qu'on ne le vit pas. J'en ai bien conscience.

Je n'ai jamais autant regretté d'être loin. Jamais eu autant envie de connaître. En vrai.

Toi, la personne virtuelle, je t'aime.

Alors s'il y a bien une angoisse que tu peux enlever de la liste, c'est celle de ne manquer à personne si tu n'étais plus là.
C'est dérisoire comme soulagement. Je sais bien.

Mais parfois, tes mots m'ont fait tellement de bien que je me dis que si pour une fois, ça pouvait marcher dans l'autre sens....