jeudi 17 mai 2012

Mon bonheur dans leurs sourires

Misère de misère, il suffit que je tourne un peu le dos à mon PC pour que blogger me change tout !

Mais bref.

J'écris d'une main, ma merveilleuse petite fille accaparant mon bras gauche.
Il me faudra vraisemblablement plusieurs jours pour venir à bout de ce billet, mademoiselle ma princesse n'aimant guère me partager avec une machine (et pourtant, je tente la diversion musicale fort sympathique !!).

Suite à mon dernier billet, mon moral ne s'arrangeant guère, j'ai décidé de faire lire ma prose à mon homme, pour lui donner l'opportunité de comprendre.
Il a lu en silence, sans que je ne puisse décrypter d'émotions dans ses yeux. Il faut dire qu'il était tard.

Depuis, je dois dire, pas de changement. Je crois que c'est comme s'il ne savait pas.
(je poursuis, il est 3h30, tout le monde dort, enfin presque...)
Je n'en ai pas reparlé non plus, j'ai l'impression que ça ne sert à rien.
Il ne va pas bien, c'est un fait, la vie avec des enfants en bas âge ne lui convient pas. Il les aime, il les a voulu, mais il ne supporte pas de vivre avec ces petits êtres bruyants qui ne nous permettent pas de vivre notre vie au rythme que nous souhaiterions.
J'ai parfois cette impression que toute son énergie est tournée à chercher à échapper à leur présence.

Alors je vis ça de deux façons : quand il n'est pas là, la plupart du temps, ça va, je me raisonne, je me dis que tout ira bien, que je me suis fait une montagne de pas grand chose.
Quand il est là, c'est tout de suite moins facile.
Si mon Tinamour est calme, tout va bien.
Mais le soir, il est fatigué mon petit bout d'homme, alors forcément, un enfant de 3 ans fatigué, c'est un enfant un peu moins calme.
Et il suffit alors de 30 secondes pour que son père soit exaspéré et le fasse savoir.
Et dans ces cas là, moi j'ai juste envie qu'il parte. Ou de prendre mes enfants et de partir.

Je l'aime, j'ai envie que ma vie soit avec lui, mais j'ai aussi envie de m'enfuir.
Ces derniers jours, je me suis dit que j'allais chercher un gîte dans le coin, et aller m'y réfugier avec les enfants quelques jours.
Je ne lui ai pas dit. J'ai envie qu'un soir, il rentre et qu'on ne soit pas là. Pour voir ce que ça lui ferait.
Je m'interroge simplement sur ce que je dirai à mon fils...

Une chose est sûre : je ne peux plus continuer à gâcher les rares moments de sommeil que je pourrais avoir à me torturer l'esprit à cause de ses états d'âme.
Parce que pour moi, ces moments de la petite enfance de mes amours sont primordiaux, et je ne veux pas les gâcher avec tout ça.
Je veux juste savourer mon bonheur d'avoir ces enfants.
J'en ai marre de gérer le reste.

Un exemple débile : il a acheté une voiture de sport.
Ca faisait bien 2 ans qu'il attendait de trouver celle qu'il voulait (et pssait des heures chaque semaine à la chercher...), et c'est fait, depuis 2 jours il l'a trouvée et commandée.
Parfait. Il fait sa crise de la quarantaine, très bien, si ça peut aider, moi, je vote pour.
Oui, sauf que bien sûr, c'est pas donné cette voiture.
Pour les dépenses du couple, nous avons un compte commun que nous alimentons en fonction de nos revenus respectifs. J'ai donc trop gentiment proposé que nous financions cette voiture selon les mêmes proportions. Ce qui revient à ce que je lui donne 10 000 € pour financer sa crise.
Sachant aussi qu'il va falloir qu'une fois par semaine, il aille chercher son fils avec cette voiture, que mon petit coeur sera donc dans son siège auto mais à l'avant, et que rien que d'y penser (la route est dangereuse entre la ville où est la crèche et la maison...), je tremble.
Sachant donc aussi que tant qu'il aura cette voiture, il ne pourra pas s'occuper des deux. Y compris quand j'aurai repris le travail. Il faudra donc que JE m'organise en conséquence.

Bref, je trouve que c'est pas mal de concessions de ma part, que je faisais sans sourciller, juste pour qu'il puisse avoir son trip.

Et donc cette voiture, il faut qu'il aille la chercher à 5h de trajet d'ici.
Déjà, il n'a bien sûr pas envisagé de le faire avec moi (ou nous plutôt...), il a contacté 2 copains.
D'abord, il a proposé de faire ça pendant ses prochaines vacances. Oui mais c'est dans un mois, donc finalement, il a décidé de faire ça un mardi, le jour où il a le moins de patients à déplacer.
Et puis, il a suggéré que ça pourait être un jeudi, jour où Tinamour n'est pas gardé, et où il est d'habitude au moins la demi-journée avec ses deux enfants et moi à la maison.
Là, ça a commencé à m'agacer. Parce que oui, finalement, on s'en sort très bien (mieux souvent...) quand il n'est pas là, mais ça redevenait tout un symbole.
Et hier soir, j'ai compris que finalement, il voulait faire ça en deux jours. Un week-end.
Se faire un vrai big plaisir quoi.

Oui, parce que sa voiture, ce n'est pas déjà un super plaisir ???
Bref, quand j'ai compris ça, ça m'a un peu énervée, et il l'a vu. Alors il m'a dit "ouais, bon, ben j'ai compris, je vois bien que j'ai la pression".
Ca m'a encore plus énervée.
Je lui ai dit froidement que je trouvais que c'était une drôle de pression que d'acheter une telle voiture avec l'argent du couple, voiture qu'au passage je n'aime pas, alors il m'a coupée, en me disant que de toutes façons c'était SA voiture, que je n'avais pas à l'aimer.
Ouais, ben mon gars, je la paye aussi TA voiture et TA crise.
Alors pars toute une semaine si ça te chante, moi je m'occuperai de ta famille et de ta maison comme 100 % de mon temps, ça ne changera rien, à ceci près que je n'aurai plus un rond et un crédit en plus sur le dos.

Alors non, cette nuit, je ne dors pas.
Et oui, cette nuit, j'ai juste envie de partir...
Et demain, je serai encore plus fatiguée, et c'est férié, alors tout le monde sera à la maison.
J'ai déjà peur.

Et je ne veux plus gâcher ces moments merveilleux de l'enfance de mes petits.
Je voudrais juste profiter de mon bonheur d'être avec eux.
De ma chance qu'ils soient dans ma vie.
Je sais que c'est très exclusif, mais en même temps, ça passe tellement vite, je n'ai pas envie de me retourner bientôt et de me dire que je suis passée à côté pour des sombres histoires qui ne dépendent pas de moi.

Alors je réfléchis à comment faire pour le mieux. Je cherche LA solution.

En attendant, je vis chaque journée de ma princesse comme un cadeau, je serre fort mon fils quand je vais le chercher en fin de journée, et chaque soir, quand il dort, je continue d'aller le voir dormir, dès que ma puce m'en laisse l'occasion.
Cet amour est tout bonnement incroyable.

Parfois, je me dis que c'est un peu schyzophrène tout ça.