mardi 22 novembre 2011

L'impossible compréhension

Il y a sûrement des cas où ça fonctionne vraiment, sans frustration et sans heurts.
Des cas choisis, pour les meilleures raisons, pas pour des raisons qu'on s'impose.


Mais il y a surtout, majoritairement, tellement majoritairement, tous ces cas imposés, ne serait-ce qu'inconsciemment.
Parce que c'est plus raisonnable, parce que c'est mieux pour les enfants, parce que c'est le rôle d'une maman, parce que la garde coûte très cher, parce que les premières années sont les plus précieuses, parce que le Papa trouve que c'est mieux comme ça, parce que, parce que, parce que...

On se donne des raisons, et elles sont tout aussi valables que n'importe quelles autres.
Le hic, c'est que bien souvent, le résultat n'est pas le même.
Quand c'est un choix raisonnable, on ne l'assume pas de la même façon qu'un choix de coeur, qu'un choix viscéral.

Rester à la maison pour élever ses enfants pendant que le conjoint travaille.

Je n'en serais pas capable.
Je n'en ai pas envie.
J'ai la chance d'avoir le choix.

Rester à la maison et les faire garder une (bonne) partie de la semaine, oui.
Rester à la maison quand ils sont à l'école, oui.
Mais à temps plein, non, ce ne serait bon ni pour moi ni pour mes enfants, ni pour mon couple.
Parce que malgré l'amour que j'ai pour ma famille, je sais très bien que je deviendrais aigrie, frustrée, et que je ne serais plus la même personne.
Et qu'alors ça ne ferait du bien qu'aux bien pensants de tous ordres qui sont si prompts à dégainer leur fameux "faire des enfants, si c'est pour les mettre à garder toute la semaine, c'est pas la peine".

Bref, voilà pour mon mode de pensée.
Mais revenons-en à toutes celles qui ont fait ce choix pour tout un tas de raisons plus raisonnables que viscérales.

Comment gérer l'incompréhension entre celui (je pars du principe que c'est la femme qui reste alors à la maison, oui, c'est sexiste, mais soyons réalistes...) qui travaille toute la journée, et rentre le soir, avec l'envie de se poser, de se reposer de sa journée de travail, et celle qui, ayant couru toute la journée entre les différentes tâches ménagères, la cuisine, les activités, le bébé qui décidément ne dort pas, le bain, les disputes, etc se réjouit que l'autre rentre pour pouvoir se poser, se reposer de sa journée, en délégant enfin une partie de ses tâches qui elles ne s'arrêtent pas quand finissent les heures de bureau.

J'ai été des deux côtés.
Et j'avais beau savoir le sentiment qu'on éprouve en étant de l'autre côté, je n'ai pas pu m'empêcher d'en vouloir à mon homme de ne pas répondre à mes attentes.

J'ai passé plus de 6 mois sans jamais quitter mon fils. Ses soucis de santé si lourds à gérer au quotidien n'ont sans doute pas aidé à la chose, mais je pleurais d'impatience en voyant l'heure tourner le soir, épuisée d'avoir passé tant d'heures à tourner en rond dans la maison ou le village, avec mon pauvre petit garçon qui pleurait et hurlait sa souffrance et son mal être.
Je ne rêvais que d'une chose, pouvoir le donner à porter à quelqu'un d'autre, ne serait-ce que pour pouvoir éponger les derniers vomis que j'avais laissés au sol ou ailleurs, fatiguée de devoir lessiver avec un poupon dans les bras.
Et je lui en ai voulu de n'avoir pas manifesté plus d'impatience à rentrer le soir.
Je lui en ai voulu d'avoir eu lui aussi envie de passer à quelque chose de plus agréable en rentrant le soir.

Depuis que je retravaille, les jeudis matins, le plus souvent, il reste à la maison avec son fils. Je les rejoins à midi, et je reste à la maison l'après-midi.
J'ai beau savoir que ce n'est pas simple de faire plein de choses avec mon crapaud dans les pattes, je ne peux m'empêcher de soupirer quand j'arrive et que rien n'est prêt pour le déjeuner.
Alors oui, c'est vrai que quand c'est moi qui reste avec mon fils, le déjeuner est prêt quand papa rentre à la maison.
Ou presque.
N'empêche que je sais que ce n'est pas simple, et pourtant, je ressens cet agacement.

Alors si en connaissant les sentiments qu'on ressent des deux côtés, on ne peut pour autant s'empêcher de s'agacer, qu'en est-il de ceux qui n'inversent quasiment jamais les rôles ?

Toutes ces mamans qui prennent ces trois années de congé parental pour rester à temps plein avec leur(s) bébé(s), parce que financièrement, c'est la solution la plus acceptable, ou parce que leur métier est si peu épanouissant que cette solution leur tend les bras, ou parce que dans leur entourage, c'est ce qu'on attend d'elles.
Peuvent-elles vraiment s'épanouir suffisamment pour ne pas s'attendre à avoir un peu d'aide de leur conjoint à leur retour du travail ?
Tous ces conjoints dont le travail n'est pas nécessairement plus épanouissant, peuvent-ils vraiment s'épanouir dans leur foyer en rentrant à la maison le soir pour se voir refiler des marmots qui braillent, des corvées ménagères ?

J'ai toujours eu le sentiment que quand on se demande si on aime encore quelqu'un, c'est qu'on ne l'aime déjà plus.
Peut-être quand même qu'il y a des situations plus difficiles qui font que mes évidences ne s'appliquent peut-être pas.

J'ai de la chance.
J'ai parfois envie d'en secouer certains qui pourraient aussi avoir le choix, le vrai, celui du coeur.
Mais tous les autres........... ?

lundi 21 novembre 2011

Vive les hormones

Non mais sans rire, je les ai assez maudites, jour après jour, pour pouvoir quand même leur rendre un hommage mérité.

S'il n'y a qu'une bonne chose à retenir (hormis le fait qu'elles soient là pour la plus extraordinaire des raisons au monde !), c'est que grâce à ces fichues hormones, je n'ai pas froid.
Bon, je ne dis pas que je n'ai JAMAIS froid, mais disons simplement qu'en général, quand il fait ces températures là, avec le chauffage de m... qu'on a au bureau, ça fait un bail que je ne suis plus qu'un glaçon ambulant, surtout au niveau des extrémités.
Et là ?
Et bien exactement comme il y a trois ans : je n'ai pas froid.
Ou alors disons que je me sens presque normale à ce niveau là, moi, la frileuse ambulante.

Voilà.
C'est tout.

jeudi 10 novembre 2011

Quel rapport ?

Ne pas rire.
L'an passé, pour Noël, quelqu'un nous a offert "le nouveau bouquin du p'tit coin".
Bon, je ne suis pas encore une lectrice assidue, la preuve, un an plus tard, je n'en suis encore qu'au 1er quart, mais voilà, parfois, le plaisir de lire une anecdote pour rentabiliser ce temps , et voilà comment j'ai appris hier matin l'origine de thanksgiving, les indiens, tout ça.

Bref.

Une longue, très longue, trop longue journée plus tard, me voilà de retour à la maison.
Et juste avant de me coucher, en descendant tout doucement dans les escaliers pour ne pas réveiller mon bonhomme et pour aller m'occuper de la lessive, je ne sais pas si ce sont les effets de mes lectures matinales, mais une bouffée de reconnaissance, à s'asseoir sur une marche et pleurer de bonheur.

Un immense merci hurlé par mes trippes.
Bon sang, merci tellement...
Quand même.
vraiment.