mercredi 6 avril 2011

Le mail que je n'ai jamais osé envoyer

J'ai comme l'impression que mon problème de sommeil ne va pas saméliorer tout de suite.
Les dernières études sur les effets du Distilbène (et des autres traitements équivalents) viennent de faire apparaître des conséquences sur la génération +2. Mouais.
Entre autres effets du DES, juste comme ça, au hasard : les problèmes de fertilité, les fausses couches précoces, les malformations génitales.
Au hasard bien sûr.

Ma mère a fait de "nombreuses" fausses couches avant d'avoir mon frère et moi. Elle était donc une patiente de choix pour l'administration de ce traitement.
Il y a trois ans, j'avais commencé un mail à mon Papa, ne voulant pas affronter ma mère sur ce sujet, sachant que de toutes façons sa réaction serait telle que je n'aurais pas de réponse.
Et puis j'ai fini par tomber enceinte, et c'était resté dans le dossier caché de ma messagerie. Rangé dans un tiroir invisible.
Et puis mon fils est né.
Au bout de quelques mois, il fallait bien se rendre à l'évidence, il avait une malformation à sa pauvre petite kikounette.
Alors j'ai exhumé ce mail, et je l'ai complété, avec plus de précisions, puisqu'entretemps, je m'étais renseignée sur les endroits où l'on était susceptible de pêcher les informations concernant les traitements prescrits.
Je n'ai jamais osé appuyer sur "envoyer". Peur de faire du mal, de remuer des souvenirs douloureux, de susciter des questions chez mon Papa auxquelles je ne suis peut-être pas prête à répondre, etc.
Et aujourd'hui, cette nouvelle conclusion d'étude qui me tord le coeur. Rien de neuf pour moi puisque mon fils est déjà cette 2ème génération atteinte, mais je me demande jusqu'où ça ira. A quel point tout cela est responsable de mes soucis à moi. Des soucis de mon fils, ma chair, mon amour.
J'ai besoin de savoir, mais je ne veux pas me mettre un nouveau poids sur les épaules. J'ai besoin de savoir, parce que je me dis que si un jour je finis par être à nouveau enceinte, alors il faudrait le savoir pour en tenir compte lors du suivi de grossesse. Je voudrais le savoir, mais sans toucher mes parents. Je voudrais qu'on ait le droit de savoir ce qui nous touche. Je voudrais tellement que mon fils n'ait pas de souci. Ni ses enfants.

J'ai déjà un tel contentieux avec les professions médicales... Voilà que j'ai mal au coeur.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Dur dur, je comprends tes hésitations à en parler à ta famille.
Chez nous, je ne pense pas que mes problèmes soient dus à un traitement médical, mais bien à un blocage psychologique, suite à un (ou plusieurs?) gros secret dans la famille. Après une longue hésitation, j'en ai parlé à l'intéressé, mais ça n'a pas vraiment aidé, parce que maintenant dans la famille il y a "ceux qui savent" et les autres, et le blocage est toujours là.
J'espère que tu trouveras la force d'en parler, parce qu'effectivement, ça peut être important pour la suite.
Speranza

Anonyme a dit…

Oh ben moi je ne comprends pas. De quoi as-tu peur? C'est une simple question, pas une culpabilisation? C'est drôle c'est une question que j'ai déjà posé à ma mère, il y a longtemps parce que je lisais un article sur le sujet.

Bisous!

Lenaig

Caro D a dit…

@ Lenaig : tu ne comprends pas, parce que tu n'as pas ce genre de relation avec ta famille, et j'en suis très heureuse pour toi :-)
Quant toute chose anidine devient prétexte à guerre familiale, une question de cette importance est une véritable bombe à fragmentation...

@ Speranza : au final, d'une façon ou d'une autre, la famille pèse bien lourd....
Je suis triste pour toi que ça n'ait rien donné de positif, ça a dû être déjà bien difficile pour toi de prendre la décision d'en parler... Alors pour ce résultat...
Si seulement les sourires de ta crapuillette et de mon petit prince pouvaient tout régler, on serait déjà à l'abri de tout ça :-)))