vendredi 6 mai 2011

Traces

Des traces du passé là où je n'aurais même pas eu l'idée de les chercher.
Ce matin, j'ai emmené Tinamour à la crèche. Il était tout fier avec son petit sac contenant un petit cadeau pour un de ses copains qui a eu son anniversaire récemment.
Et puis dans son casier, une enveloppe. D'un autre petit copain.

Une invitation à une fête d'anniversaire.
Je n'ai ouvert l'enveloppe que dans la voiture, et quelle chance.
Je me suis transformée en fontaine.
Et ça fait bientôt une heure, une heure que je n'arrive pas à sécher mes larmes.
Je suis au bureau, je me cache de mes collègues.
Leur dire quoi sinon : oui, je pleure, parce que mon fils est invité à un anniversaire ?

Même moi je ne me souvenais plus.
Et dans ma voiture, à l'arrêt, sur le parking, des milliers de souvenirs. Des milliers.
Je n'en reviens pas.
Oh oui la mémoire fait des choses incroyables. Certains tiroirs, dont on ignorait jusqu'à l'existence et qui s'ouvrent au moment le plus inattendu.

Et tout à coup, ce rappel douloureux de tous ces sentiments qui me vrillaient le coeur de petite fille (puis de plus grande...), quand je voyais les autres enfants aller chez les uns, les autres, faire la fête, offrir et recevoir des cadeaux, des bonbons, faire des jeux, se déguiser, se maquiller.
S'amuser.

Ce sentiment d'être là comme un cheveu sur la soupe le lendemain de ces grandes fêtes, quand tout le monde se rappelait comme la journée avait été fantastique.

Quand je sais qu'un tiroir est dangereux, je fais ce qu'il faut pour n'avoir pas besoin de l'ouvrir, ou alors, je prends toutes les précautions qui s'imposent avant de l'approcher.
Ce tiroir-là, j'avais oublié qu'il existait.
Combien y en a t-il encore comme ça ?

Je me sens tellement bête de pleurer, alors que je suis si heureuse pour mon fils, qui ira, lui, à cet anniversaire, dussé-je pour ça renoncer à une réunion où ma présence est censée être indispensable.
Mais je vois devant moi cette petite fille avec ses jolies couettes, et j'ai juste le coeur qui me fait un mal de chien.

3 commentaires:

Maylika a dit…

Je te comprends. Et c'est peut-être un peu pour ça que moi, la fête de mes 35 ans, j'y tiens.

Je te trouve merveilleuse. T'as le courage d'affronter des trucs que je n'oserais même pas approcher.

Je t'aime,
Passe une belle journée!
xxx

vegekat a dit…

Pauvre petite chouette ... Oui, on est bien fait, quand on veut oublier quelque chose, notre cerveau a cette belle capacité de faire semblant que ça n'a jamais existé ! Mais parfois il nous joue des tours comme ça.

Maintenant que le tiroir est ouvert, prend le temps de regarder tout ce qu'il y a dedans même si ce n'est pas évident, ensuite tu pourras l'ouvrir beaucoup plus facilement ...

xx

Mona a dit…

Il faut parfois laisser s'échapper ces souvenirs là...

Bisous ici aussi