jeudi 21 octobre 2010

Vrac en bazar

Tous les jours, je veux écrire plein de choses.
Tous les jours, je me couche en me disant que je n'ai encore pas eu le temps.

Je le prends vite fait aujourd'hui, pour au moins me sortir tout ça de la tête.

- mardi soir, j'ai tué une biche. Et l'aile avant gauche de ma voiture (+ les phares, la porte, etc...)...
Il faut que j'arrête de me demander si cette jolie bête avait des petits qui la cherchent depuis deux jours en pleurant dans le bois.

- hier après-midi, mon fils a provisoirement arrêté de respirer, il a provisoirement perdu connaissance, il est provisoirement devenu bleu.
Tout ça sans qu'on ne sache pourquoi.
Il faut que j'arrête de me demander à chaque instant s'il ne va pas recommencer quand personne n'est là pour le voir.

Voilà pour le négatif.

Le reste ?

- j'ai envie de couleurs. Moi.
Moi, la fille en noir qui vit dans une maison d'une sobriété taupe et beige poussée à son extrême.
Je vais faire une chambre à mon petit garçon avec des couleurs pétantes.
Pas sur les murs, non, faut pas pousser.
Mais je veux du rouge, du jaune, du vert, du bleu.
De la couleur.
Et même pour moi. J'ai acheté un manteau.... bon, le fond est noir, là non plus, faut pas pousser.
Mais il est plein de fantaisie quand même.
Du bleu, du brillant, des dessins.
Et à mon bureau aussi je veux de la couleur.
Mais là, ça va être plus difficile....

- mon homme m'a épatée. Lui qui n'est jamais capable de prendre une décision (je ne parle pas là de son boulot, mais de notre vie à nous) sans tergiverser pendant des jours, des mois, sans me demander de décider.
Et ben hier, aux urgences pédiatriques, il a décidé tout seul, sans avoir besoin de plus réfléchir ni de me consulter.
Il a décidé tout seul que non, il ne voulait pas que son fils soit hospitalisé, et que oui, il signerait une décharge pour pouvoir le ramener à la maison.
"il a déjà assez de soucis à dormir comme ça, il est hors de question qu'on lui impose ça, alors que ça ne changera strictement rien qu'il soit chez vous ou dans son lit cette nuit, si ce n'est qu'il ne sera pas sur place demain matin pour les examens qui restent à lui faire."
Et il a dit tout ça sans broncher et plein d'assurance et de fermeté au titulaire que l'interne avait fait venir quand il avait dit une première fois qu'il refusait l'hospitalisation.

Waouw. Je t'aime toi.
Même si ça m'a fait un peu peur de le ramener en ne sachant pas.

- mon fils est une merveille de la nature.
Il est débordant d'énergie, il sourit et rigole à la vie, ne tient pas en place, fait le fou tout le temps.
Et pourtant, hier, le temps des examens, il a été exemplaire.
Il a contemplé sagement les médecins lui poser des électrodes, des bracelets bizarres aux chevilles et aux poignets, il a encaissé sans broncher les deux longues minutes de charcutage de son bras à la recherche d'une veine, il a levé les bras et pris les positions demandées pour les radios.
C'est un phénomène ce petit garçon. Une force de la nature.
Je l'aime, mais même moi je n'arrive pas à comprendre à quel point je pourrais exploser tellement je l'aime.
Et puis voilà qu'en plus maintenant, je l'admire.


Mon coeur de maman a un peu peur, mais il est gonflé de fierté.

2 commentaires:

JvH a dit…

Alors, tout va bien? J'espère que oui, je pense bien à vous!!! Bravo au papa pour avoir tenu bon, mon chéri a fait la même chose avec la puce quand ils voulaient surveiller si elle n'avait pas de commotion cérébrale, il l'a ramenée à la maison et on l'y a surveillée tout aussi bien qu'à l'hôpital!

Anonyme a dit…

Ca ressemble au "spasme du sanglot"... du moins, j'ai connu une petite fille qui en souffrait, et ça y ressemble beaucoup...
Bon courage, Caro, un gros calin de réconfort pour Tinamour... c'est pas drôle les urgences...