lundi 21 mars 2011

Journaleux

Ca fait quelques temps que je peste contre les médias qui font la pluie et le beau temps dans notre monde.
Parce qu'il devient de plus en plus difficile de trouver une source d'information qui ne fasse pas dans le sensationnel, le dramatique, etc.

Jusque récemment, mes nuits d'insomnie était intelligemment meublées par BFM TV.
Et puis j'ai trouvé qu'insidieusement, il y avait de plus en plus de publicité sur cette chaîne.
Jusqu'à en devenir insupportable.
Ceci étant couplé à une information qui commençait à verser dans le sensationnel, comme tellement trop souvent ailleurs.

Avec la catastrophe qui a touché le Japon il y a 10 jours, le summum de l'insupportable a été atteint.
Je ne minimise pas les drames en cours dans l'archipel, bien au contraire.

Ce que je trouve inadmissible, c'est que pendant 4-5 jours, il n'y avait plus moyen d'apprendre quoique ce soit sur ce qui se passe dans le reste du monde.

Un peu comme la Côte d'Ivoire. Rien que ça, pendant un temps décidé par les médias.

Le temps qu'ils estiment suffisant avant que le spectateur ne se lasse.

Oui, bien sûr, c'est la loi de l'offre et de la demande.
Mais je pensais naïvement que quelques sources resteraient à l'écart de ce genre de mécanismes commerciaux écoeurants.

Disparue la Côte d'Ivoire.
Quoiqu'elle commence à réapparaître.
Parce que disparu aussi le Japon, ou presque.
Faut dire qu'il y a la Libye maintenant, et que le spectateur aime les bombardements.
Quand il risquera de se lasser, j'imagine qu'il y aura bien autre chose pour prendre le relais.

Là où je veux en venir, c'est que tout ça a eu un impact qui me met hors de moi.

Marine.............

J'étais déjà écoeurée de l'accueil médiatique réservé à cet espèce de machine haineuse mais désormais dissimulée derrière les traits d'une femme.
Pas la plus sexy ni la plus féminine, certes, mais bien éloignée néanmoins de l'aspect caricatural de son père qui finalement faisait souvent plus de mal que de bien à sa cause.

Retransmission en direct de son discours fleuve d'investiture en tant que présidente du FN, temps d'antenne jamais vu à chacune de ses apparitions.
A vomir.
Que l'on ne la censure pas au nom de la démocratie, soit.
Qu'on lui donne une visibilité dont elle-même n'aurait pas osé rêver, ça me met juste dans une colère noire.

A se demander si les journalmistes n'ont pas tous été soudoyés pour faire le jeu des extrêmes.
Parce qu'au final, ça renvoie la gauche et la droite "traditionnelles" dans des batailles qui leur font du mal pendant que Marine se frotte les mains et exulte en direct.
En direct. Et chaque jour.

Et puis le Japon.
Alors les médias ont complètement occulté les élections qui allaient avoir lieu le dimanche 20 mars.
Complètement.
Alors les gens ne se sont pas déplacés.
Ou si peu.
Sauf bien sûr les alliés de Marine.

Oui, les gens ne sont pas censés ignorer les élections à venir.
Mais ne nous voilons pas la face, dans un contexte où les citoyens "lambda" (rien de péjoratif là-dedans, je ne trouve pas de terme moins porteur de jugement) ne comprennent plus trop qui fait quoi dans le mille-feuilles administratif de notre pays, ne pas donner le minimum d'informations pour que les choses prennent un peu de sens, c'est presque criminel.

Inexistantes les élections.
Jusqu'à hier soir, quand ô, mais que se passe-t-il, Marine est partout, partout ?
PARTOUT.

Ce matin, j'avais juste envie de pleurer. Parce que c'est presque comme si tous ces journaleux étaient heureux d'avoir de nouveau un truc ultra croustillant à se mettre sous la dent.
Oui, oui, comme ils nous le disaient dans les sondages pour les présidentielles (de l'année prochaine bon sang !), Marine est là.
Héhé, c'est que ça va faire vendre tout ça.

A vomir.

1 commentaire:

Maylika a dit…

C'est bien partout la même chose...

On peut également compter sur les politiciens qui profitent de cet engouement pour nous passer «innocemment» leurs mauvaises nouvelles au même moment. Devant l'ampleur de la couverture accordée aux autres événements, leurs bêtises passent inaperçues.

On nous prend pour des cons. Et malheureusement, la majorité de la population n'y voit que du feu.