dimanche 9 novembre 2008

Bonheur sur avis médical

Ouais, ok, j'exagère, je fais un raccourci un peu trop simpliste, mais quand même.
En gros, depuis 3 semaines, je contractionne (ça existe ça ?). Alors j'ai d'abord demandé l'avis d'une sage-femme qui a constaté qu'elles n'avaient aucun effet sur le col et m'a donné un traitement homéopathique.
Aucune amélioration. Mais pas d'inquiétude puisque je savais que ça n'avait pas d'effet.
Sauf que vendredi, je me suis inquiétée, parce que le repos de la nuit n'avait été d'aucune aide, que j'avais eu des contractions la nuit, que ce matin là elles étaient aussi nombreuses qu'habituellement en fin de journée.
Alors j'ai annulé mes rendez-vous de l'après-midi, et je suis allée chez ma gynéco.
Qui veut m'arrêter.
Bon, je lui ai bien expliqué que c'était impossible, mais je suis ressortie avec mon arrêt à compter de demain.
Alors bien sûr, ça ne m'empêchera pas d'aller travailler demain matin, mais je vais prendre des trucs pour travailler en direct de mon canapé demain après-midi.
Mardi, c'est férié.
Ca me semble un bon début. Et on verra comment je me porte après ça. Quitte à n'aller là bas que par demi-journées et puis voilà.
Et j'ai à nouveau rendez-vous vendredi matin pour voir comment tout ça évolue.

Alors pourquoi je parle de bonheur ? Parce que ma journée d'hier a été une journée de bonheur.
Un calme tellement incroyable dans mon coeur...!
Mon amour est parti pour 3 jours. Il est parti hier à l'aube, je suis restée au lit, ce qui ne m'arrive jamais. J'ai savouré cette solitude, ce calme, c'était incroyable ce que je me sentais bien.
Je me suis contentée de faire ce que j'aime. Des gâteaux, un peu de shopping, quelques courses, le tout d'un pas tellement incroyablement tranquille...
Quand je repense à ma journée d'hier, j'ai l'impression qu'un nuage s'était glissé sous mes pieds et qu'il me conduisait où je voulais.
Je ne me souviens pas du moindre bruit dans le supermarché, ni dans les magasins.
Ah si, sauf un bruit : dans un magasin, il y avait sur grand écran une redif du concert de Mika.
J'en aurais pleuré. Mon petit bonhomme n'était qu'un petit asticot de quelques jours dans mon ventre quand j'ai assisté à ce concert... Je suis restée debout devant l'écran sans pouvoir bouger, tellement reconnaissante de ce nouveau clin d'oeil de la vie.

C'est tellement bon d'être seule, de ne parler à personne, de n'ouvrir la bouche que pour chanter ou susurrer des mots doux à mon chat.
Ca m'a manqué.
Et si je n'avais pas été chez ma gynéco, je crois que je ne me serais pas accordé ce calme.

Bon, bien sûr, ce matin, au réveil, mon cerveau n'a pas pu s'empêcher de m'embêter un peu avec tout ce qu'il faut absolument faire demain au boulot.
Bien. Je ferai ma part (enfin plus que ma part puisque je ne devrais pas y être...), mais aux élus aussi de prendre leur responsabilité.
Je ferai l'urgent. Le reste souffrira. Tant pis.

Et puis j'aime mon amour, vous le savez.
Mais ça me fait du bien d'être trois jours sans lui. Parce que mamour a quelques soucis au boulot. Je ne veux surtout pas qu'il arrête de me les raconter en rentrant, je sais que ça l'apaise, d'autant que je finis souvent par l'aider à relativiser, et alors ça nous fait du bien à tous les deux.
Mais ne pas absorber ces soucis là pendant quelques jours, ne pas me demander comment nous ferions si...., Dieu que ça fait du bien.

Je profite du temps qui passe, et je suis confiante.
Tant pis si ça ne dure pas, cette parenthèse est un pur bonheur. Et le bonheur, ça laisse des traces.

Sur ce, je m'en vais savourer les cabrioles de mon bonhomme, la danse des flammes dans la cheminée et les câlins de mon chat.
Quand je vous dis que ma vie est belle...

11 commentaires:

Jacynthe a dit…

Bien contente de voir que tout va bien meme s'il a des contraction. oui profite de ses moment de solitude et calme car apres y en aura plus :P

Anonyme a dit…

De longs bains chauds aident parfois (pas trop chauds là...)Mais songe à prendre au sérieux les conseils de ta gynéco! Je pense qu'elle n'a pas tort lorsqu'elle veut t'arrêter de travailler, car les contractions précoces sont signes de fatigue et de surmenage. Tu es maintenant principalement responsable de la vie de ton petit bébé et d'après moi il n'y a aucun emploi qui vaille le risque d'une fausse-couche ou d'un enfant prématuré. Aussi irremplaçable sois-tu au travail! Tu as droit syndicalement (et sociétairement si tu n'es pas syndiquée)à ce congé préventif...)
Réfléchis à tout cela dans tes doux moments de solitude et de paix (effectivements bénis).

N'oublie pas de prendre soin de toi

France

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec France, une vie, surtout tellement attendue, ne doit pas être mise en danger, même pour un travail important!
Pour les contractions, j'en ai eu aussi dès le début et ma gynéco m'avait donné du magniesium et m'avait dit de boire plus, et ça s'est amélioré.
Et puis tu as l'air si bien sur ton nuage, pourquoi en descendre? ;)
Speranza

Maylika a dit…

Moi aussi, j'espère que tu prends en compte les conseils de ta gynécologue! Tu sais, ce n'est pas fou ces petits bêtes-là!

Prends soin de toi!

Anonyme a dit…

Coucou Caro,

France a tout a fait raison. Mille fois raisons. Aucun boulot ne mérite qu'on s'y attarde. J'en sais quelque chose. Contractions vers la 24ème semaine aussi... spasfon... repos... mais fallait que je forme la personne qui allait assurer mon congé maternité... donc j'ai continué. Mon chef m'avait dit que comme ça, je cumulerais mes heures de "femme enceinte" (une heure en moins par jour dès le cinquième mois) et partirais plus tôt en congé.. ouais... j'ai pas eu le temps... le col s'est ouvert d'un coup. A la 26 ème semaine et demie... dix jours d'hospitalisation pour tenter l'mpossible, la garder au chaud. Le jour où le col s'est ouvert, j'ai eu une telle douleur dans les reins... comme une ceinture trop serrée sur un jean taille basse... un truc qui comprime, qui déchirre... je le ressens encore...
J'ai pas pu reprendre mon ancien boulot, jamais... je devais monter en grade à ma reprise... il paraît que j'étais bonne pour placer des produits financiers... bon contact avec la clientèle...
Je ne regrette pas mon boulot...
je regrette juste de lui avoir accordé plus d'importance qu'à ma fille...
J'ai pleuré en la mettant au monde, si petite, à 28 semaines...en entendant le sermon de la gynéco... parlant de mon côté irresponsable...
Aucun médecin ne voulait m'arrêter. Sinon j'aurais pas fait de zèle, crois-moi... je suis juste quelqu'un qui va jusqu'au bout, et qui flanche d'un coup... on me croit forte, à tort.
Fais gaffe, Caro. La néaonat abritait des crevettes qui n'ont pas pu rester au chaud entre la 25ème et la 30ème semaine... C'est un virage important. Ne te trompe pas de priorité. Car la note est dure à payer après... je n'ai jamais pu reprendre mon travail à cause des séquelles de Manon...
Je t'embrasse fort...
Prends soin de vous deux...

Caro D a dit…

@ Jack : oui, je savoure souvent le silence de ma maison en me demandant comment ça sera, après, quaand il y en aura tellement moins souvent !

@ France, Speranza et Malika : vous avez mille fois raison, c'est juste parfois un peu difficile de le reconnaître quand on a un idiot de macho à la con en face de soi, mais je vais faire ce qu'il faut.

@ Véro : ben tu auras réussi à me faire pleurer au petit matin.
je crois que ton message était le coup de pied au derrière qui me manquait...
Le col qui s'ouvre d'un coup... Mon Dieu... Je suis justement à a 26ème semaine... A moi maintenant de faire en sorte que ton expérience n'ait pas été vaine.
Merci, merci, merci...
J'ai parfois besoin d'être secouée...

Miylen a dit…

Il semblerait qu'il y ait encore du chemin à faire en France pour les congés préventifs...
J'espère que tout s'arrangera pour toi ma belle.
Personnellement, je suis passée par là. Du jour au lendemain, ma doc m'a interdit de retourner à l'école ( j'étais alors aux études), de sortir de la maison sauf pour aller la voir en taxi, jamais en bus.
Pas de ménage, pas de cuisine, pas de douche juste des bains.
Pour moi, ce fut une 'fausse alerte" puisque j'ai accouché à 41 semaine provoquée.
Mais peut-être que ça ne se serait pas passé comme ça si j'avais continué. je ne sais pas.
Je me dis quand même que les patrons n'ont qu'à se démerder, sans que ça nuise à l'avenir professionnel des mamans.
Si tu continues à bosser, même si admettons rien n'arrive à bébé, c'est ton moral et ta forme qui peuvent en prendre un gros coup je pense... Aller bosser en se demandant si ça pourra nuire à bébé, c'est stressant non?
Prends soin de toi ma belle :)

Caro D a dit…

@ Milou : je ne pense pas que ça soit un problème français, parce que je trouve au contraire qu'il y a beaucoup trop d'abus dans l'autre sens en général.
Mais c'est un problème propre aux cadres de l'administration. L'éternel problème de la double hiérarchie...
Parce que je suis le patron, et en tant que tel, je suis responsable du bon fonctionnement de la structure, tant au niveau financier qu'au niveau du personnel.
Mais je suis un patron qui doit rendre des comptes à des élus, qui ne comprennent pas toujours les problématiques internes...
Donc d'un côté, c'est moi qui vais directement pâtir de mon absence, un peu comme quand un libéral s'arrête de travailler. Si les sous ne rentrent pas, tu vois bien ce que ça donne, et l'impact que ça a sur l'ensemble des salariés...
Mais d'un autre côté, je n'ai pas le pouvoir de décision d'embauche d'un remplaçant.
Absurde comme situation.
Au moins un libéral, il peut décider lui même d'un recrutement pour que ça continue de tourner...

Bref, c'est une situation assez particulière, et je trouve que ça ne se compare en rien à un salarié qui s'arrete de travailler, parce que mon arrêt aura des conséquences financières pour l'ensemble de la collectivité, et présente donc un risque pour tous les agents...
Je sais que je dois m'arrêter, mais je sais aussi que si ça tourne mal au boulot, ça ne va pas spécialement m'aider à bien vivre ma grossesse à la maison.

M'enfin bref. Le plus important, ça reste bébé, faut juste réussir à franchir le pas de l'autre côté. Et c'est pas simple. Malgré tout.

Anonyme a dit…

Hummm,

Peut être et sans doute que ce n'est pas de mes affaires, mais je te dis quand même que tout est une question de point de vue. Tu raisonnes encore comme quelqu'un qui a le choix ou du moins qui est «obligée» parce que sinon ci et sinon cela...
Mais, mettons, mettons que demain tu aies un accident paf. Deux jambes et les deux bras dans le plâtre en extension et six mois d'hopital. Vont se débrouiller comment la gagne? Ben, ils feraient sans toi tu le sais bien. Moi je trouve qu'un congé préventif c'est comme un accident paf-les-deux-jambes-et-les-deux-bras-en-extension-pour-six-mois-d'hopital...
En réalité, tu n'as pas le choix car même si la chance d'avoir des problèmes est petite, c'est de la vie de ton amour de bébé dont il est ici question. Macho pas macho c'est: «ma gényco m'arrête car je risque une fausse couche. Bonne chance et à dans un an!Point»
Pour l'avoir moi-même vécu lorsque mon mari a été hospitalisé, la vie qui bouge nous attends lorsqu'il le faut impérativement!

En espérant ne pas te choquer par mon insistance

France

Caro D a dit…

Chère France,

Non, non, tu ne me choques pas, je sais tellement que tu as raison, et je crois aussi que si une amie me disait "je suis arrêtée, mais je continue d'aller travailler quand même", je lui dirais exactement la même chose, et avec autant d'insistance.
Donc non, je ne suis pas choquée, et au contraire, plutôt reconnaissante de voir cette insistance à faire en sorte que mon bébé se porte bien dans mon ventre et ce, encore longtemps !
Merci mille fois, ça fait chaud au coeur !

Anonyme a dit…

Tu me fais du bien! :))))