mardi 21 décembre 2010

Piqûre de rappel

La mémoire ayant tendance à se souvenir plus facilement des belles choses, il peut arriver qu'on oublie ce qui nous a fait presque détester ceux qu'on avait pourtant tant aimés.

Il y a quelques années, j'ai fait la bêtise (qui n'en est pas toujours une pourtant, j'en suis convaincue), d'avoir une relation avec un homme de mon environnement professionnel.
Pas un collègue. Mais disons de la hiérarchie parallèle à la mienne.

La vie commune s'était avérée désatreuse, je l'avais découvert sous un jour que je ne lui connaissais pas, et qui ne m'enthousiasmait mais alors pas du tout.
Si on ajoute à cela quelques réflexions déplorables sur sa façon de voir les choses, j'en suis effectivement arrivée à ne plus pouvoir le voir en peinture.
Il était néanmoins délicat de rompre.
Notre relation n'était certes pas officielle, pour des raisons de différence d'âge importante, mais aussi parce que ça aurait été difficile à assumer politiquement pour lui, et professionnellement pour moi.
N'empêche que j'étais quand même amenée à le rencontrer encore et encore au boulot, et que j'avais un peu peur de la façon dont ça allait se dérouler.
Ca n'a pas été catastrophique, j'ai survécu, et les années ont passé.

Il ne m'a jamais caché sa déception d'avoir gâché cette histoire (facile, a posteriori), et n'a jamais caché non plus le fait que ses sentiments étaient toujours aussi forts et qu'il n'attendait qu'une chose, malgré les nombreux autres passages dans ses bras, c'était de me voir revenir à lui.
Comme il insistait un peu trop ces derniers temps, je me suis dit qu'il était temps que je lui dise clairement que non, ça n'arriverait pas.
Ce que j'ai fait hier.
Devant sa réaction tellement fairplay, j'ai été vraiment heureuse et soulagée, et je me disais que c'était vraiment un type bien.

Et puis aujourd'hui, je l'ai en ligne pour un truc du boulot.
J'étais dans la rue, bondée en cette période de marchés de Noël, et je n'entendais pas grand chose à ce qu'il me disait.
Je me suis isolée comme je pouvais, mais sans doute que malgré tout, l'ambiance bruyante me faisait inconsciemment parler un peu plus fort que d'ordinaire.
Je m'appliquais à lui expliquer le pourquoi du comment de mon interprétation de certains textes qui nous concernent.
Il n'était pas d'accord.
Comme les instances du contrôle de légalité étaient de mon côté, le brave homme a dû se sentir vexé que moi, le petit bout de jeune femme, j'aie pu avoir raison face à lui, l'homme politique expérimenté.
J'ai senti son ton se durcir. Jusqu'à ce qu'il me dise "bon, on en rediscutera quand tu seras calmée, là, ça ne mène à rien".
J'ai gentiment précisé que je parlais peut-être effectivement un peu fort vu l'endroit dans lequel je me trouvais, mais que ça ne changeait en rien le contenu de ce que je lui disais.
Il m'a lâché un "hé ben, si là, t'es calme, qu'est-ce que ça doit être quand tu ne l'es pas" d'un ton presque dédaigneux.
Et d'un seul coup, je me suis revue à la table de sa cuisine 7 ou 8 ans en arrière, abasourdie devant son mode de raisonnement et muette d'étonnement devant tant d'absence de considération.
Alors j'ai raccroché.

Et je me suis dit que décidément, j'avais quand même pris un certain nombre de bonnes décisions dans ma vie ;-)

Et d'avance, je me réjouis de la froideur de mon regard quand je croiserai le sien ce soir en réunion.

3 commentaires:

Maylika a dit…

:-)

Ça me fait toujours rigoler lorsque je rencontre un homme - on va les appeler comme cela pour l'instant - plus âgé qui me fait des avances...

J'ai d'abord droit au «Ahhhhh, t'enseignes! Primaire? Secondaire?» Comme si les femmes ne pouvaient pas enseigner au cycle supérieur. Ensuite, on passe à la question du salaire annuel. Malheureusement, je ne suis pas trop attirée par les gens riches... Si je voulais de l'argent, je n'aurais qu'à faire des courbettes devant papa-maman. Ça ne me tentait pas pour eux, je ne vois pas pourquoi je le ferais pour un inconnu.

Et si j'ai le malheur d'avoir un raisonnement / de l'information / une logique qui le met en boîte... Alors voilà, je suis la pire des connes qui ne comprend jamais rien à rien et dont le célibat éternel est une évidence.

Je préfère les mecs de mon âge - ou plus jeunes - qui ne se sentent pas menacés par les femmes. Et surtout, je préfère ceux qui ne sentent pas le besoin de dénigrer celle qui, un instant auparavant, ils louangeaient comme la 8eme merveille du monde.

Comme le dit si bien la grande sagesse populaire: «Une salope, c'est la fille qui couche avec tout le monde, sauf avec toi.»

cryzal a dit…

Effectivement tu dois être contente de ton choix..en passant je venais te souhaiter un beaux temps des fêtes..passe du bon temps avec les gens que t'aime

Affection Marie-Claude xx

DEMIJOUR a dit…

comme quoi on ne prends pas que des mauvaises décisions!
Je me demande si c'est ce qui arrive avec Carla-Sarkosy!!!